Défendre l'intérêt de l'enfant dans la réforme des rythmes éducatifs

Placer l'enfant au cœur des reformes éducatives

L’Ufcv s’engage pour défendre l’intérêt de l’enfant dans la réforme des rythmes éducatifs

Après la suppression en 2008 de la scolarité le samedi matin, la généralisation de la réforme des rythmes éducatifs étalant la classe sur 4 jours et demi est intervenue en 2014, après une année d’expérimentation. Elle n’aura cependant duré que trois ans, la parution du décret du 27 juin 2017 laissant la possibilité aux collectivités d’y mettre fin.

Ainsi, en quelques années, les gouvernements successifs auront bouleversé par trois fois le fonctionnement des écoles, des sites périscolaires et, de fait, le rythme de vie des enfants et des familles.

Une réforme des rythmes éducatifs imparfaite mais qui allait vers un plus grand respect des capacités d’apprentissage des enfants

La journée scolaire est plus chargée en France que dans la plupart des pays. Un diagnostic en 2010 a démontré que l’organisation des temps scolaires de l'école maternelle et primaire française, concentrée sur un nombre de semaines et de jours bien inférieure à la moyenne européenne, était néfaste aux apprentissages.
Par ailleurs, différentes études se rejoignent pour démontrer les bénéfices pour l’enfant d’être accueilli à l’école sur cinq journées, corrélant ainsi un meilleur respect du rythme de vie et des capacités d’apprentissages.


Cette réforme, qui avait donc pour but d’alléger l'emploi du temps des enfants scolarisés, a abouti à étaler la classe sur 4 jours et demi, dont le mercredi matin pour l’essentiel, et à créer trois heures hebdomadaires d'activités péri-éducatives. Elle a permis la mise en place d’un dialogue et de coopérations territoriales au service des enfants entre les différents acteurs : enseignants, parents, élus, associations, animateurs, etc.

Elle comportait toutefois des faiblesses. La question des vacances scolaires reste entière, et la question du financement a conduit les collectivités à réclamer un appui spécifique et à œuvrer pour limiter le taux d’encadrement sur les activités périscolaires. Et pendant qu’une large part des communes développait des projets éducatifs de territoires ambitieux et partagés, d’autres choisissaient d’assurer leurs obligations à minima…

Un retour en arrière sans réelle évaluation

Malgré l’avis négatif du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), le décret du 27 juin 2017 est donc publié permettant aux collectivités de réorganiser le temps scolaire sur 4 journées dès septembre 2017 conduisant à reproduire les mêmes erreurs que par le passé :

  • retour à la densité et à la concentration des temps scolaires, avec des effets négatifs sur les apprentissages des enfants parfaitement connus,
  • moindre ouverture de l’école à la coopération territoriale,
  • diminution de la qualité pédagogique des temps d’accueil périscolaires liée notamment à la réduction des taux d’encadrement.


Et induit de nouvelles évolutions :

  • dans l’organisation temporelle des familles et celle du temps de travail des parents,
  • dans l’organisation du temps de travail des animateurs,
  • dans la planification des activités sportives et culturelles conduites par les bénévoles associatifs.

De nombreuses dépenses de formation des encadrants ont été consenties par les employeurs (collectivités locales et associations) afin d'accroître la qualité de l'accueil des enfants. Cela a conduit à une reconnaissance accrue du statut d'animateur et à une plus large professionnalisation. En revenant en arrière, il y a fort à parier que l’investissement formation auprès des animateurs soit durablement atteint.


Pour l’Ufcv, l’enfant doit rester la préoccupation de chacune des réformes éducatives quelles qu’elles soient

L’Ufcv s’était positionnée en 2014 sur le décret relatif à l’organisation du temps scolaire en soutenant les objectifs suivants :

  • la prise en compte du rythme individuel de l’enfant,
  • la nécessité d’une cohérence entre les différents acteurs éducatifs,
  • l’égalité des enfants dans l’accès aux loisirs et aux activités péri et extrascolaires.

Ainsi, l’Ufcv recommande aux collectivités locales, aujourd’hui encore, de prendre le temps de la concertation sur les territoires, d’affiner les évaluations de la réforme initiée en 2013 et de considérer l’ensemble des acteurs qui interviennent dans le parcours éducatif des enfants.

L’Ufcv souhaite rappeler son attachement à 3 principes :

  • assurer la cohérence éducative territoriale,
  • garantir la continuité des temps éducatifs,
  • garantir la qualité de l’accompagnement éducatif.

Dans les choix de modifications des organisations et des rythmes scolaires qui s’effectueront au sein des communautés éducatives locales, l’Ufcv sera attachée à la prévalence des intérêts de l’enfant, notamment sur le plan éducatif.
L’éducation dépend plus que jamais d’interventions concertées où chaque acteur, enseignants, parents, animateurs et agents périscolaires, intervenants, écoles, collectivités, associations, etc., prend toute sa place et apporte sa complémentarité.