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posté le 18 décembre 2024

Dans : Tribune de l'Ufcv


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Lancé en 2006 par Tarana Burke, le mouvement MeToo a été repris 10 ans plus tard par Alyssa Milano. Ce sont ses révélations à propos de Harvey Weinstein avec le #MeToo qui ont donné le courage à des milliers d’autres femmes de s’exprimer sur les violences sexuelles et sexistes qu’elles ont elles aussi subies. 

Le mouvement s’est étendu à différents secteurs, dont celui de l’animation, libérant avec lui la parole des victimes et provoquant une réelle prise de conscience quant au caractère systémique du problème. 

De l'émergence du #MeTooAnimation à la formation obligatoire des animateurs à la prévention et à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS), retour sur le chemin parcouru.

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#MeTooAnimation : la prise de conscience 

En 2022, c’est au tour du monde de l’animation d’être touché par la vague #MeToo, à la faveur de l’engagement d’une animatrice, Anissa Maille, qui alerte via ses réseaux sociaux sur les VSS en colonies de vacances. Son témoignage et les nombreux autres qu’elle a recueillis via son compte lèvent le voile sur l’ampleur du problème. La mobilisation est rapide, et Sarah El Haïry, alors secrétaire d’État auprès du ministre des Armées et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, réunit les acteurs du secteur pour travailler sur le sujet. L’UFCV fait partie des structures impliquées dès le début dans ce travail.

En 2023, Sarah El Haïry annonce les mesures qu’elle souhaite prendre pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans le champ de l’animation : une formation obligatoire pour les animateurs, la création d’une charte et une formation spécifique pour les écoutants du 119.

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La formation des animateurs : la clé d'un changement profond et durable

Si plusieurs leviers ont été identifiés lors des réflexions menées, la formation des animateurs apparaît comme un pilier essentiel. Solène Podevin-Favre, membre du collège directeur de la CIIVISE, souligne que dans le cadre de l’animation « on a à la fois la prévention, mais aussi la détection et l’accompagnement des victimes ; il nous semble donc essentiel de former les animateurs de manière à ce qu’ils soient armés pour repérer et répondre. » 

Le contexte spécifique des accueils de mineurs peut être propice aux révélations, comme l’explique Solène Podevin-Favre : « Parce que c’est un contexte de confiance, de proximité, informel et ludique, les enfants s’y sentent en sécurité, et le potentiel faible écart d’âge avec les animateurs peut aussi favoriser la confidence. »

Dans ce cadre, préparer psychologiquement les animateurs au recueil de la parole, et leur donner les clés pour les accompagner est fondamental. Pour Céline Janique, responsable nationale Bafa-Bafd à l’UFCV, il s’agit bien d’un enjeu de la formation : « [Lors des formations,] on se projette sur “moi animateur face à ces questions, qu’est-ce que je peux faire, qu’est-ce que je peux apporter comme réponse ? Et si je constate un cas de VSS, qu’est-ce que je dois mettre en place ? » 

Solène Podevin-Favre abonde : « Préparer les animateurs à la révélation des faits [...] est indispensable, il faut savoir comment accueillir et comment diriger cette parole. »

Au-delà de la formation des futurs animateurs, se pose aussi la question de la formation des formateurs eux-mêmes, ainsi que des futurs directeurs (BAFD). Au contact de jeunes stagiaires et/ou d’enfants et d’adolescents, eux aussi jouent un rôle clé dans cette évolution. Mais, comme le rappelle Céline Janique, « on n’aborde pas ces sujets de la même manière selon le public, nous réfléchissons donc actuellement à la façon dont toutes ces questions seront abordées dans le cadre des formations Bafd. » À cet égard, le lien avec la cellule dédiée aux VSS de l’UFCV (voir ci-après) est important, puisque l’un de ses objectifs est de « fournir un cadre de référence commun sur le sujet, et ensuite les outils pour prévenir et lutter contre, qui seront adaptés en fonction des activités et du public. », comme l’explique Perrine Didi, référente de la cellule.

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Les engagements concrets de l’UFCV

Plusieurs actions ont été mises en place au sein de la structure pour prévenir et lutter contre les VSS : 

La cellule, dont « les membres sont issus des différents secteurs d’activité de l’UFCV », comme l’explique Perrine Didi, existe autant pour garantir une protection aux victimes, notamment en assurant une traçabilité et en mettant en place « des protections adaptées pour différents types de publics, notamment pour les personnes porteuses de handicap », que pour informer et former. 

D’après Perrine Didi, l’information et la formation font partie des objectifs de la cellule pour les mois à venir, avec, dans un premier temps, des contenus à destination de « toutes les personnes qui travaillent à l’UFCV, que ce soit dans les bureaux, en accueil collectif de mineurs, en vacances adaptées, etc. Ce module doit aider à comprendre les mécanismes de VSS, savoir identifier les situations de violences et repérer les ressources existantes en interne. »

La cellule existe aussi pour recueillir la parole des victimes, via, par exemple, un formulaire de contact accessible en ligne.

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Les violences sexistes et sexuelles dans le champ de l’animation : une problématique complexe

La question des VSS dans le secteur de l’animation est complexe, en raison notamment de la pluralité des publics et des contextes qu’il implique. Le monde de l’animation brasse des personnes très différentes, comme l’explique Perrine Didi : « [L’animation est] un secteur dans lequel on a différents types de publics, que ce soit des enfants, des adolescents, des adultes, des personnes en insertion professionnelle, en situation de handicap… », dans des situations tout aussi variées (stages, colonies de vacances et centres aérés, formation professionnelle, etc.). Toutes et tous peuvent être victimes de VSS, comme toutes et tous peuvent être autrices et auteurs d’agressions.

À cette complexité s’ajoute celle des VSS en elles-mêmes. Du viol avec pénétration à l’attouchement, en passant par le harcèlement ou encore la sexualisation des corps d’enfants et d’adolescents, les VSS s’inscrivent dans un spectre très large dont il peut être difficile de saisir l’étendue si l’on n'y est pas formé. Les victimes ne prennent pas toujours conscience de la nature de ce qu’elles subissent, tout comme les auteurs d’agressions ne réalisent pas toujours la gravité de leurs actes ou de leurs paroles, comme l’explique Perrine Didi : « Ce n’est pas si simple de parler des VSS, ou des actes que l’on peut commettre dans la vie de tous les jours sans s’apercevoir que cela peut avoir un impact. »

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Tenir compte de toutes les spécificités du secteur de l’animation est essentiel pour concevoir et mettre en œuvre des actions de prévention et de lutte contre les VSS qui auront un réel impact. Parce qu’elle forme celles et ceux qui seront au contact de jeunes et qu’elle touche un public large, l’UFCV s’emploie à faire évoluer nos conceptions individuelles et, à force, celles de la société.

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