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Le Service Civique pour les jeunes en situation de handicap

posté le 10 avril 2019

Dans : Actualités des métiers, Occitanie


Depuis près d’un an, l’Ufcv en Occitanie porte le dispositif « HANDICIVIQ », qui vise à favoriser l’accès des jeunes en situation de handicap aux missions de Service Civique. Rencontre avec Margaux Yvon, Chargée de mission sur ce projet.

Comment le projet HANDICIVIQ a-t-il vu le jour ?


Chaque année, la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) Occitanie élabore un plan de développement du Service Civique pour la région. Parmi les grandes orientations et priorités pour 2018, elle a choisi de mettre un coup d’accélérateur sur l’accessibilité du dispositif. Il faut savoir qu’en 2017, dans toute la France, les jeunes en situation de handicap représentaient moins de 1% des jeunes engagés en Service Civique. Dans ce cadre, deux projets ont été retenus, dont l’expérimentation « HANDICIVIQ » portée par l’Ufcv. Cette-dernière a pu voir le jour avec le soutien financier de la DRJSCS et de la région Occitanie.

En quoi consiste HANDICIVIQ ?


HANDICIVIQ est un projet qui vise à favoriser l’engagement des jeunes en situation de handicap sur des missions de volontariat en Service Civique, en levant les freins auxquels ces-derniers peuvent être confrontés. Pour le moment, le projet se développe majoritairement sur les agglomérations de Toulouse et de Montpellier.

L’Ufcv, par le biais d’HANDICIVIQ, fait l’intermédiaire entre les jeunes, leur environnement (famille, établissements scolaires, établissements sanitaires et médico-sociaux, dispositifs d’orientation et d’accompagnement des personnes en situation de handicap) et toute structure accueillant des volontaires en Service Civique.

Quels sont vos missions principales ?


Avec HANDICIVIQ, l’Ufcv mène des actions de sensibilisation auprès des jeunes sur le Service Civique et les  propositions d’accompagnement possibles en matière d’accessibilité. Elle accompagne les différentes étapes de l’engagement sur une mission et développe des partenariats pour que l’engagement volontaire soit une possibilité d’orientation intégrée dans le parcours des jeunes en situation de handicap.

Nous sensibilisons également les structures afin de les informer de l’accompagnement que nous pouvons leur proposer pour les soutenir dans leurs pratiques d’accueil de volontaires en situation de handicap. Pour cela, nous nous appuyons sur des outils, des formations, des échanges de pratiques, ou encore des temps de médiation avec les différents interlocuteurs ressources pour préparer la mission.


Handiciviq Ufcv

Petit déjeuner d’échanges, avec l’intervention de l’AGEFIPH

Existe-t-il d’autres expérimentations similaires en France ?


Dans le cadre de l’appel à projet de la DRJSCS Occitanie, deux projets différents ont été retenus. Le projet HANDICIVIQ et un projet porté par la Ligue de l’enseignement.

À ma connaissance, il n’existe qu’un autre projet similaire à HANDICIVQ dans les propositions d’accompagnement en France. Il s’agit du projet porté par le collectif T’cap et les CEMÉA sur la Loire Atlantique. Suite à leur journée d’inauguration sur Nantes, nous sommes en lien avec eux pour échanger sur le déroulement de nos projets respectifs et sur des problématiques auxquelles nous sommes confrontés dans ce cadre.

Combien de jeunes accompagnez-vous et quels sont leurs profils ? 


À l’heure actuelle, nous avons été sollicités par une vingtaine de jeunes, par le biais de référents Cap Emploi ou de la Mission locale, ou par des actions de communication et de sensibilisation que nous avons mises en place.

Les jeunes ont donc des profils très variés. Ils peuvent être étudiants en année de césure, ou souhaitant compléter leur semaine de cours en s’engageant. Ils sont parfois en rupture de scolarité et cherchent à se faire une expérience ; mais aussi en recherche d’emploi et le Service Civique peut leur sembler une bonne opportunité pour prendre confiance en eux ou se tester dans le milieu professionnel.

Les jeunes que vous avez rencontrés connaissaient-ils déjà le dispositif Service Civique ?


Une grande majorité d’entre eux ne connaissaient pas le dispositif, il y a donc eu un important travail « d’acculturation » à mener. Le Service Civique n’est pas un emploi, ce n’est pas non plus un stage. Ils ne trouveront pas un poste de secrétariat ou de chargé de communication.

Il faut les amener à réfléchir à ce qui les anime, les valeurs qu’ils ont envie de transmettre, les thématiques pour lesquelles ils aimeraient s’investir et s’engager ! C’est un travail très intéressant, mais pas forcément aisé, car bien souvent ces jeunes ont un parcours un peu atypique et doivent se battre deux fois plus que les autres pour montrer qu’ils sont capables. 

À l’Ufcv, dans le cadre du Service Civique, il n’est pas question de diplôme ou de compétences, seulement des motivations, d’énergie, de créativité, de savoir être…
Ça en surprend plus d’un !


Handiciviq Ufcv

Présentation du projet HANDICIVIQ lors de la journée d’échanges «De la scolarisation à l’emploi, formation professionnelle, stages : quels accompagnements pour les jeunes en situation de handicap ? quels partenariats ? » organisée par le GISH (Groupement inter-associatif scolarisation et handicap)  

Quels sont les retours des jeunes qui ont commencé leur mission ?


Sur les jeunes qui nous ont sollicités, certains ont commencé une mission, dont un jeune au sein de la délégation de l’Ufcv à Toulouse. Nous voyons Simon évoluer de semaines en semaines sur sa mission. Il prend davantage confiance en lui, en ses idées et ses capacités à les mettre en œuvre. 

Sur les structures externes, les constats sont les mêmes. Les jeunes s’épanouissent, reprennent confiance en eux et montrent aux autres qu’ils sont capables. D’autres ont mis en pause leur projet d’engagement, soit pour raisons médicales (leur situation de santé ne leur permettait plus un engagement sur la durée), ou bien parce que nous sommes toujours à la recherche de la mission sur laquelle ils ont envie de s’investir. 

Le principal frein que nous rencontrons maintenant est le nombre d’offres disponibles. En effet, la plupart des structures d’accueil de volontaires recrutent en fonction du calendrier scolaire : il est donc moins aisé de trouver une mission entre janvier et juin qu’en septembre !